Le calme retombait peu à peu dans l'auberge. Les esprits s'étaient rapidement échauffés et semblaient maintenant prompts à se refroidir. Ainsi, la vie à l'auberge recommença. Les clients se rapportèrent à leurs conversations, en gardant toujours les troubles fêtes du coin de l'œil. Le barman remplit une pinte et la donna à la jeune serveuse qui reprit son travail. La serveuse s’élança dans l’auberge, contournant de nombreuses tables de clients, et évitant à tout prix le groupe de pirates et le Capitaine Corsaire debout en train de se regarder. Elle s’approcha de la table d’un client étrange, seul et complètement caché sous son immense cape d’un vert sombre. Personne ne l’avait encore remarqué, et personne ne le remarquerait non plus. Après des années à être poursuivi par les plus puissants membres de la Marine comme l’ennemi public numéro un du gouvernement, Monkey D. Dragon avait appris à passer inaperçu partout où il allait, malgré son physique quelque peu imposant et ses tatouages hors du commun. Loin de la scène d’intérêt particulier de la taverne, Dragon observait Boa Hancock, terrible Schichibukai qui pouvait, d’un seul regard, transformer une armée de 1000 hommes en un jardin de statues inexpressives. Il observait aussi Trafalgar Law, l’un des 11 supernovas, qui, dans la situation présente, feignait un intérêt quelconque et démontrait une certaine attitude de contrôle. Il remarqua aussi son acolyte l’ours. Son regard tourna ensuite sur le second du capitaine Corsaire, une jeune femme aux cheveux sombres, avec des traits particulièrement familiers. Le sourire narquois de Dragon disparut. Il avait été remplacé par une expression plutôt songeuse, qui en disait long sur ses pensées. Qui était ce jeune pirate qui l’ébranlait ainsi?
Son trouble ne dura qu’un instant. Même la serveuse n’eut pas le temps de le constater. Elle attendait toujours que Dragon lui paye sa bière. Enfer, il s’était laissé distraire par une peccadille et maintenant, avait remarqué que le patron de l’établissement lui jetait des regards furtifs. Monkey D. Dragon sortit une main de sous la table et déposa 20 berris sur la table. C’était largement nécessaire. «Dis à ton patron que je veux une chambre, petite.» lança-t-il à la serveuse en évitant son regard, ses yeux de toute façon cachés par le large capuchon qui lui couvrait la tête. La serveuse acquiesça tranquillement avant de se diriger vers le bar à nouveau. Elle se pencha sur le bar, et chuchota quelque chose à l’oreille de sont patron. Ce dernier regarda alors la silhouette de Dragon, l’examina minutieusement, puis hocha la tête en signe d’affirmation. Sans même prendre la peine de se lever, il chercha sous le bar, se releva, et lança avec une précision hors du commun la clé de la chambre 11. Dragon l’attrapa au vol, se leva et se dirigea en direction de l’escalier qui donnait au niveau des chambres à louer. Tout en montant les marches une par une, il pouvait entendre ceux qui avaient causé tant d’émotions au rez-de-chaussée continuer à discuter. À mesure qu’il s’approchait de sa chambre, l’écho des rivalités nouvelles entre Trafalgar Law et Boa Hancock se dissipaient de son esprit. Il s’assit sur le bord de son lit tout en réfléchissant au second du Shichibukai. Elle lui semblait étrangement familière. Son nouveau questionnement ne dura cependant guère plus de cinq minutes. Il se releva, replaça son capuchon sur sa tête, et redescendit les marches. Il fut peiné de voir que l’auberge était toujours pleine, et que les pirates semblaient n’avoir aucunement bougé depuis son départ, un bref cinq minutes plus tôt. S’assurant que son capuchon cachait prévenait quiconque de le reconnaître, il prit la direction de la sortie. Mais il fallait, pour l’atteindre, passer par Law et son terrible second, le redoutable ourson blanc. Il frôla le capitaine et, sans se retourner, quitta l’auberge. Son sourire narquois revenu sur ses lèvres, il se jura d’approfondir le cas des pirates de Boa Hancock.